Et si la clé de la performance durable était … de savoir s’arrêter ?
Trop de mails, trop de réunions, trop de pression. Pour beaucoup de professionnels, l’activité déborde. Et ce trop-plein, on l’encaisse. Parce que l’on croit que tenir bon, c’est faire preuve de sérieux. Parce qu’on pense que ralentir, c’est perdre du terrain.
Mais si cette croyance était justement ce qui nous épuise ?
Le mythe de la surperformance : quand l’intensité devient un piège
Il suffit de passer une journée dans une entreprise classique pour s’en convaincre : le culte de l’intensité est bien vivant. Être débordé est devenu une médaille. Avoir la tête dans le guidon, un signe de loyauté.
On parle peu, en revanche, de ce que cela coûte : perte de concentration, fatigue émotionnelle, décisions prises en pilotage automatique. Un engrenage insidieux qui pousse les plus motivés… jusqu’à l’épuisement.
Et si le vrai professionnalisme consistait, justement, à savoir quand lever le pied ?
Ralentir n’est pas renoncer, c’est piloter avec intelligence
Dans l’imaginaire collectif, lever le pied évoque l’idée de lâcher prise, voire d’abandon. Pourtant, c’est tout l’inverse : c’est une décision stratégique, consciente, alignée.
Car non, on ne construit pas une vision claire avec un cerveau saturé. On ne résout pas des problèmes complexes sous tension permanente.
Ralentir, c’est créer un espace de respiration mentale. C’est faire une pause, non pas pour fuir, mais pour mieux choisir. Mieux décider. Et retrouver une posture proactive plutôt que réactive.
Prendre soin de soi pour mieux performer : trois leviers concrets
Lever le pied ne relève pas de la magie. C’est un savoir-faire à développer. Voici trois pratiques simples mais puissantes pour retrouver une dynamique durable.
1. Choisir ses moments de récupération
Le vrai repos, c’est celui que l’on planifie, pas celui que l’on subit. Trop souvent, on s’arrête quand le corps lâche. Trop tard.
Commencez par identifier vos signaux faibles : irritabilité, lenteur mentale, besoin de vous isoler. Quand ces signes apparaissent, ce n’est pas le moment d’en faire plus. C’est le moment de créer de l’espace.
Même une heure de pause bien placée peut réorienter votre énergie.
2. Revenir à l’essentiel
L’efficacité ne consiste pas à tout faire. Elle consiste à faire ce qui compte vraiment.
Chaque début de semaine, prenez cinq minutes pour répondre à cette question :
« Si je ne devais réussir qu’une seule chose cette semaine, ce serait quoi ? »
Cette pratique recentre, clarifie, et permet de faire des choix. Elle aide aussi à lâcher le reste… sans culpabilité.
3. Apprendre à dire non, sans justification inutile
Protéger son énergie, c’est aussi poser des limites saines. Cela passe souvent par un mot simple, mais difficile à prononcer : “non”.
Cela ne signifie pas être rigide ou fermé, mais simplement affirmer ses priorités.
Une phrase clé peut faire toute la différence :
“Ce projet est pertinent, mais je ne suis pas en capacité de le prendre en charge en ce moment.”
Clair, respectueux, efficace.
Et maintenant ?
Dans un contexte où l’agilité et la résilience sont des compétences-clés, il est temps de changer de paradigme : et si la vraie force consistait à savoir quand ralentir ?
Lever le pied n’est pas un luxe. C’est un investissement dans sa lucidité, sa créativité et sa performance sur le long terme.
Ce n’est pas en forçant plus que l’on avance mieux.
C’est en respirant juste, au bon moment.