[PODCAST] Épisode 113 – Comment faire un vrai bilan de fin d’année : la méthode en 5 questions

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Chaque mois de décembre, les bilans de fin d’année s’invitent partout : dans les entreprises, sur les réseaux sociaux, dans nos carnets. Pourtant, bien souvent, ce bilan de fin d’année se transforme en exercice culpabilisant, loin d’un vrai bilan professionnel aligné et utile. Dans cet article, vous découvrez une méthode simple en 5 questions pour regarder votre année avec lucidité, reconnaître ce qui a vraiment compté et préparer 2026 avec plus de clarté… et moins de pression.

Bilan de fin d’année : et si ce n’était pas un procès, mais une conversation avec vous-même ?

Décembre arrive avec son décor bien connu : lumières, mails “avant les fêtes”, tableaux de chiffres, objectifs 2026, rétrospectives et to-do lists sans fin. Au milieu de ce tourbillon, une invitation revient partout : “Faites votre bilan de fin d’année”.

Sur le principe, l’idée est excellente. En pratique, beaucoup de bilans laissent un arrière-goût amer. Vous commencez motivé, et vous terminez avec une petite voix intérieure qui répète : “J’aurais dû faire plus”, “Je n’ai pas assez avancé”, “Les autres ont fait mieux”.

Un vrai bilan ne devrait pas vous enfoncer. Un vrai bilan devrait vous aider à vous comprendre. Pour cela, il ne s’agit pas seulement de changer de questions, mais de changer de posture.

Pourquoi les bilans classiques ne fonctionnent pas vraiment

Avant de découvrir la méthode en 5 questions, il est utile de comprendre pourquoi les approches classiques sont souvent frustrantes.

1. Le bilan “tableau Excel” : utile, mais incomplet

Dans beaucoup d’organisations – et parfois dans nos carnets – le bilan de fin d’année se résume à une logique binaire :

  • objectif atteint / non atteint,
  • chiffre d’affaires,
  • projets livrés / projets en retard.

Ces éléments sont importants, bien sûr. Ils donnent une vision factuelle. Cependant, si vous vous arrêtez à cette couche, vous passez à côté de l’essentiel :

  • les rencontres qui ont transformé votre année,
  • les décisions difficiles que vous avez enfin prises,
  • les épreuves que vous avez traversées,
  • les ajustements invisibles qui ont pourtant tout changé.

Une année peut sembler brillante sur le papier, tout en vous laissant intérieurement épuisé. L’inverse est vrai aussi : une année compliquée peut être profondément structurante. Le bilan uniquement chiffré ne capte pas cette réalité.

2. Le bilan “auto-flagellation” : un match que vous perdez d’avance

Deuxième version fréquente : le bilan culpabilisant. Vous regardez principalement ce qui n’a pas été fait, ce que vous n’avez pas tenu, ce que vous auriez “dû” réussir.

Les phrases typiques ressemblent à :

  • “J’aurais dû lancer ce projet plus tôt.”
  • “J’aurais dû mieux gérer mon temps.”
  • “Je n’ai pas assez pris soin de moi / de mon équipe / de ma famille.”

Ce type de bilan laisse peu de place :

  • au contexte,
  • aux imprévus,
  • à la complexité de la vie réelle.

Il transforme votre année en match retour… alors que vous ne pouvez plus rejouer la partie. Résultat : vous sortez plus critique qu’au départ, sans énergie pour préparer la suite.

3. Le bilan “comparaison” : votre intérieur face à l’extérieur des autres

Enfin, il y a le bilan implicite, nourri par les réseaux sociaux : les posts LinkedIn, les récap “mes grandes victoires de l’année”, les success stories. Vous comparez alors votre réalité intérieure à la vitrine extérieure des autres.

Dans ce jeu-là, vous perdez toujours.

Le problème ne vient pas du fait de faire un bilan. Il vient de la lunette que vous utilisez. Un bilan utile ne se vit ni comme un tableau froid, ni comme une séance de critique, ni comme un concours de performances. Il se rapproche davantage d’une conversation honnête avec vous-même.

La méthode en 5 questions pour un vrai bilan de fin d’année

Je vous propose maintenant une méthode simple, en 5 questions. Vous pouvez l’utiliser pour vous, avec votre équipe, en coaching ou même en famille. Le plus important n’est pas de “bien répondre”, mais d’être sincère dans vos réponses.

Question 1 – Qu’est-ce qui a vraiment compté pour vous cette année ?

On commence par l’essentiel. Pas ce qui était prévu au plan initial, mais ce qui a réellement compté.

Posez-vous la question : Qu’est-ce qui a vraiment compté pour moi cette année ?

Cela peut être :

  • un projet qui vous a fait grandir,
  • une rencontre clé,
  • une limite posée,
  • un “non” que vous n’auriez jamais osé dire auparavant,
  • un moment simple, mais profondément marquant.

Pour vous aider, vous pouvez vous demander :

  • Quels moments je raconterais si je devais résumer mon année à quelqu’un ?
  • À quels souvenirs je repense spontanément ?
  • Quand me suis-je senti(e) le plus aligné(e) ?

Exercice : notez 5 à 10 “moments qui comptent”, sans vous censurer. Ces moments agissent comme des balises : ils révèlent ce qui est vraiment important pour vous, au-delà des indicateurs officiels.

Question 2 – De quoi êtes-vous fier / fière ?

Nous avons une grande facilité à repérer ce qui manque, beaucoup moins à reconnaître ce que nous avons traversé ou construit.

Demandez-vous : De quoi suis-je vraiment fier / fière cette année ?

Il ne s’agit pas seulement de grands succès. Vous pouvez être fier / fière :

  • d’avoir demandé de l’aide,
  • d’avoir pris soin de votre santé,
  • d’avoir mis fin à un projet qui ne vous convenait plus,
  • d’avoir accompagné votre équipe dans une période complexe,
  • d’avoir commencé une thérapie, une formation, un nouveau mode d’organisation.

Cette question nourrit votre estime de vous. Elle rappelle qu’une année imparfaite peut contenir des actes profondément courageux.

Question 3 – Qu’est-ce qui vous a coûté le plus d’énergie ?

Impossible de faire un bilan authentique sans regarder ce qui vous a vidé.

Demandez-vous : Qu’est-ce qui m’a coûté le plus d’énergie cette année ?

Cela peut concerner :

  • des projets mal cadrés,
  • des relations énergivores,
  • des conflits non résolus,
  • une charge mentale constante,
  • une organisation du travail qui ne vous correspond pas,
  • une tendance à tout prendre sur vous.

Interrogez-vous :

  • Où ai-je eu la sensation de forcer en permanence ?
  • Quelles situations m’ont régulièrement épuisé(e) ?
  • Qu’est-ce qui a pris beaucoup plus de place que prévu ?

Ce qui vous a coûté trop d’énergie en 2025 est un signal précieux pour 2026. Vous n’êtes pas condamné(e) à rejouer la même configuration.

Question 4 – Qu’avez-vous appris cette année ?

Une année ne se résume pas à “réussi / raté”. Elle se résume aussi à ce que vous avez appris.

Demandez-vous : Qu’est-ce que cette année m’a appris ?

Par exemple :

  • sur votre manière de travailler,
  • sur vos besoins,
  • sur ce qui vous motive vraiment,
  • sur vos limites et vos ressources,
  • sur votre relation au temps, au succès, à l’échec.

Vous pouvez préciser :

  • Si je devais retenir trois grandes leçons de cette année, lesquelles seraient-elles ?
  • Qu’est-ce que je ne ferai plus de la même manière ?
  • Qu’ai-je découvert que j’étais capable de faire ?

Cette question transforme votre année, même difficile, en matière première pour la suite.

Question 5 – De quoi avez-vous besoin pour 2026 ?

Dernière question, tournée vers l’avenir : De quoi ai-je besoin pour que 2026 soit plus alignée ?

Il peut s’agir de :

  • plus de clarté,
  • plus de soutien,
  • plus de cadre,
  • plus de temps de récupération,
  • plus de formation,
  • moins de dispersion,
  • moins de projets simultanés,
  • moins de réunions peu utiles.

Interrogez-vous :

  • Qu’ai-je envie de prolonger ?
  • Qu’ai-je envie de réduire ?
  • Qu’ai-je envie d’arrêter ?
  • Qu’ai-je envie d’oser ?

L’enjeu est ensuite de traduire ces réponses en deux ou trois intentions concrètes pour le début de 2026. Un vrai bilan ne se termine pas par “voilà tout ce qui n’a pas été”, mais par “voilà ce que je choisis pour la suite”.

Comment faire concrètement votre bilan de fin d’année ?

Choisir le bon format

Vous n’avez pas besoin d’un week-end entier en retraite silencieuse. Vous pouvez déjà faire un vrai bilan avec :

  • 45 minutes à 1 heure de temps,
  • un carnet ou un document numérique,
  • un endroit où vous ne serez pas dérangé(e).

Idéalement, choisissez un moment où votre énergie est correcte : pas en fin de journée quand vous êtes déjà épuisé(e).

Adopter une posture de curiosité, pas de jugement

L’intention que vous pouvez poser est simple : “Je ne suis pas là pour juger mon année. Je suis là pour la comprendre.”

Vous n’êtes pas face à un tribunal. Vous êtes face à un miroir bienveillant. Si une voix critique apparaît, vous pouvez la noter… puis revenir à la curiosité.

Une méthode simple en 4 étapes

  1. Écrivez les 5 questions sur une page.
  2. Pour chaque question, laissez venir les réponses, sans chercher à bien formuler.
  3. Ne relisez pas immédiatement.
  4. Revenez plus tard relire et surligner ce qui vous semble le plus important.

En relisant, vous verrez émerger des thèmes récurrents : des besoins, des envies, des limites, des signaux. Ce sont ces éléments qui vont vous servir de base pour définir vos priorités et vos premiers objectifs 2026.

Transformer ce bilan en levier pour 2026

Un bilan de fin d’année est utile à une condition : qu’il débouche sur des décisions concrètes. À partir de vos réponses, vous pouvez :

  • identifier ce que vous souhaitez prolonger,
  • clarifier ce que vous ne voulez plus,
  • formuler deux ou trois intentions prioritaires pour le début de 2026,
  • ajuster votre manière de travailler ou de manager.

Ce n’est pas un exercice “en plus” sur votre liste. C’est un temps de lucidité pour arrêter d’avancer en pilote automatique.

Un vrai bilan de fin d’année n’a pas vocation à vous juger. Il vous offre un espace pour reconnaître ce que vous avez traversé et choisir, en conscience, la manière dont vous voulez avancer l’année suivante.

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